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10 septembre 2008 3 10 /09 /septembre /2008 22:14
Quand je me suis mis (laborieusement)  à la guitare, j'ai essayé d'écrire des chansons idiotes, pour ne pas toujours jouer (mal ) les trucs des autres. Cela a donné une trentaine de textes, parfois affligeants, parfois d'un sentimentalisme dégoulinant, parfois amusants. Puisque cet atelier  n'accueille qu'un nombre très limité de visiteurs, autant ne pas se gêner , et distiller de temps en temps aux quelques  égarés qui trainent par ici quelques unes de ces perles. En voici donc une autre, qu'il faut imaginer dans l'esprit des premières chansons de Jean Yanne (vers 1965, je crois) . La musique doit s'apparenter à un tango très tragique, la voix doit refléter une profonde tourmente intérieure..

Rhinocéros

J’ai entendu l’histoire atroce

D’un homm’qui partit au matin

 A la chasse au rhinocéros

 Avec un fusil dans les mains

 Il avait ce n’était pas bête

La redoutable intention

D’endosser la peau de la bête

 Comm’ fit Hercule avec un lion.


Mais comment tuer le rhino sans

Céder à son air innocent ?


 Avec un’telle carapace

Se disait-il avec raison

 J’ai bon espoir qu’en ma maison

 On me fasse enfin de la place

 Je serai blindé quoiqu’on fasse

Que l’on s’écarte quand je passe

 Qu’on respecte mon Q.I assez

En voyant mon air cuirassé .


Mais comment tuer le rhino sans

Céder à son air innocent ?


L’histoire devint dramatique …

voyez ou écoutez plutôt

Il mit donc le pied en Afrique

Et se mit en chasse aussitôt

Il débusqua sans être ému

Un spécimen magnifique

De pachyderme au nez cornu

Qu’il visa d’un ton sans réplique.


 Quand la bête à l’armure énorme

 Le regardant avec douceur

 Se mit à sangloter et l’homme

Jeta son fusil car son cœur

Disait que les rhinocéros

Ont le droit tout considéré

Malgré leur caractère féroce

De sauver leur peau cuirassée.


 Et comment tuer le rhino sans

Céder à son air innocent ?


Il rentra chez lui décidant

De renoncer aux déguis’ments

 Et de laisser aux animaux

Le bénéfice de leur peau.

 Le rhino l’ayant convaincu

De supporter tous ses tourments,

 Il mourut plus médiocrement

Encore qu’il avait vécu.


 N’endossez pas l’habit d’autrui

Vous ne feriez rien avec âme,

Et vous irez au Paradis

Si Dieu est un hippopotame.



Tous droits réservés, (mais on se demande bien à qui.)
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